Gaillard.                                   353
qu'elle y feroit expofée. D'où l'on conclut que fi elle étoit allée dîner chez ladite veuve Bertaud, fa belle-fceur, qui l'avoit invitée, il y feroit arrivé quel­que querelle et peut-être quelque chofe de plus férieux.
La plaignante, ayant fait des recherches fur les regiftres de baptême de St-Ni-colas-des-Champs, a trouvé différens actes de baptême d'enfans que l'on dit être de Louis Gagneur fous diverfes qualités de maitre d'hôtel, bourgeois de Paris, chef de cuifine, officier de maifon. et d'Anne Olivier, fon époufe, demeurant rue du Temple. Elle en a levé quatre en date des 30 août 1762, 7 janvier 1766, 31 mars 1767 et 23 octobre 1769. Elle allure qu'il eft notoire que c'eft fon mari qui vit avec cette Olivier dite Placide à laquelle il donne publi­quement la qualité d'époufe ; elle l'allure d'autant plus qu'elle a reconnu la fignature de fon mari fur le regiftre quoiqu'il ait pris le nom de baptême de Louis.
Et comme la plaignante n'a pu rendre plainte de tous les faits ci-deffus à chaque époque, qu'elle eft cn danger de fa vie, qu'elle a intérêt de fe pourvoir contre fondit mari en féparation de corps et d'habitation, elle a été confeillée de nous rendre la préfente plainte.
Signé : M. F. Bertaud ; Ferrand.
(Archives det Comm., n" 2266.)
G AILLARD, directeur de spectacles, commença par chanter à la Comédie-Italienne, puis administra les théâtres de Lyon et de Bordeaux. En 1784, le roi voulant améliorer la situa­tion de l'Académie royale de musique et mettre l'administration de ce théâtre à même de suffire plus facilement aux dépenses que nécessitaient la mise en scène et les représentations, lui accorda le privilège des spectacles forains avec le droit d'en céder l'exploi­tation à un tiers. Gaillard et un directeur de spectacles de pro­vince nommé Dorfeuille se présentèrent et furent agréés. Devenus ainsi à la fois directeurs des Grands-Danseurs du Roi, de l'Am­bigu-Comique et des Variétés-Amusantes, ils rétrocédèrent leurs droits, moyennant une assez forte indemnité, aux fondateurs des deux premiers théâtres, Nicolet et Audinot, et gardèrent seule­ment la direction du troisième, qu'ils transportèrent en 1785 du boulevard au Palais-Royal avec le titre de Variétés du Palais-Royal. Ce ne fut pas sans peine que Gaillard et Dorfeuille arrivèrent à diriger paisiblement ce théâtre, les directeurs dépossédés par Sp.                                                                                     23